Judaïsme : Lag BaOmer
Entre les fêtes de Pessa’h et de Chavouot, les juifs comptent les 49 jours de la période de l’Omer. Période de transition, l’Omer est à la fois relié au passage de l’orge au blé des nouvelles récoltes et à l’attente du peuple d’Israël pour les Tables de la Loi : c’est le passage vers la liberté humaine. Le blé est en effet le symbole de l’alimentation humaine, par opposition à l’orge qui sert à nourrir les animaux. Le don de la Loi (à Chavouot) libère l’esprit des hommes après leur libération physique de l’esclavage en Égypte (Pessa’h).
La période de l’Omer est considérée comme un semi-deuil, qui prend fin (ou est suspendu, selon les traditions) le 33e jour. En hébreu, 33 se dit lamed gimel, le nom des lettres qui ont ensemble une valeur de 33. En raccourci, on dit lag. Ainsi, Lag BaOmer est le 33e jour de l’Omer.
Comme une période de deuil nécessite qu’on suspende les festivités, aucun juif ne se marie pendant les premières semaines de l’Omer, ni ne se coupe les cheveux ou n’écoute de la musique. Lag BaOmer devient donc le jour par excellence pour célébrer des mariages, faire un tour chez le coiffeur et célébrer. Après cette journée, les juifs ashkénazes retournent en période de deuil jusqu’à Chavouot, alors que les séfarades ne le font pas.
Mais pourquoi l’Omer est-il une période de deuil, et pourquoi le 33e jour est-il jour de fête? Les explications sont nombreuses et varient beaucoup selon les traditions. L’explication la plus répandue, présentée dans le Talmud, est que l’Omer commémore la mort des 24 000 disciples du rabbin Akiba au début de l’ère chrétienne. Morts d’une épidémie, par la volonté de Dieu parce qu’ils ne se respectaient pas les uns les autres, ou encore en combattant les Romains lors de la révolte de Bar Kokhba, toujours est-il que les morts cessèrent au 33e jour.
La tradition kabbalistique, la branche mystique du judaïsme, célèbre à Lag BaOmer l’anniversaire de la mort du rabbin Shimon Bar Yoh’aï, traditionnellement reconnu comme l’auteur du Zohar, l’ouvrage de base de la kabbale. Ainsi, nombreux sont les juifs qui se rendent sur la tombe du rabbin dans la ville de Méron, en Israël.
Parmi les pratiques de Lag BaOmer, citons les coutumes d’allumer des feux de joie, de manger de la caroube et d’organiser des concours de tir à l’arc.
2018: 2 au 3 mai
2019: 22-23 mai
2020: 11-12 mai
Références
Falcon, Ted (rab.), David Blatner et Josy Eisenberg. 2008. Le judaïsme pour les nuls : 303-304. Paris : Éditions First.
Klagsbrun, Francine. [S. d.]. « Lag Ba’Omer ». My Jewish Learning. En ligne. [http://www.myjewishlearning.com/holidays/Jewish_Holidays/Shavuot/In_the_Community/Counting_the_Omer/Lag_BaOmer.shtml]. Consulté le 14 mai 2014.
Silberberg, Naftali (rab.). 2010. « Coutumes et traditions de Lag BaOmer ». Chabad.org. En ligne. [http://www.fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/885840/jewish/Coutumes -traditions.htm]. Consulté le 14 mai 2014.
Stolper, Pinchas (rab.). 2003. « Le mystère de Lag BaOmer ». Lamed.fr. En ligne. [http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=855]. Consulté le 14 mai 2014.