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Compte-rendu de Bible – Nouvelle traduction

LaBibleNouvelleTraduction_Novalis.inddPubliée en 2001 aux éditions Bayard (Paris) – Médiaspaul (Montréal), la première édition de cette nouvelle traduction de la Bible, surnommée « Bible des écrivains » ou « Bible Bayard », avait connu un important succès médiatique et auprès du grand public, mais également rencontré de nombreuses critiques, notamment de la part de théologiens, par exemple celles soulevées par Mgr Paul-Marie Guillaume, et de nombreux commentaires de la part des spécialistes – notamment ceux de Chrystian Boyer et de Nicole Gueunier – dont certains n’en étaient pas moins élogieux et plus nuancés, tel que celui du Comité de théologie de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec. Certains collaborateurs, comme Alain Gignac, se sont également exprimé à la suite de leur participation à ce projet et devant les nombreuses critiques qui ont été soulevées.

L’édition de 2001 soulignait, en avant-première page, que la Commission des évêques de France a estimé que « cette traduction de la Bible ne peut faire l’objet d’une utilisation liturgique », c’est-à-dire lors du culte, mais qu’elle en a reconnu la portée littéraire et en recommandait la lecture, une mention qui a été retirée de la nouvelle édition. La Bible. Nouvelle traduction n’était d’ailleurs pas parvenue à obtenir l’imprimatur, c’est-à-dire la « permission de publier un ouvrage, donnée par l’autorité ecclésiastique ».

Il est vrai que cette nouvelle traduction s’éloigne des autres traductions connues, telles que la Bible de Jérusalem ou la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB), notamment par sa volonté de « confronter les littératures de la Bible aux littératures françaises contemporaines » (p. 22) et par un « souci de la rencontre entre culture contemporaine et religion » (p. iv) comme le soulignent respectivement Frédéric Boyer, l’un des initiateurs de ce projet, dans la préface de l’édition 2001 et Pierre Gilbert dans la seconde partie de la préface de la présente édition. Comme le précise ce dernier, le défi de cette nouvelle traduction était de « tenir à la fois rigueur critique et sens esthétique pour le temps qui serait le sien, en renouant avec les exigences des traducteurs du xvisiècle. Autrement dit, il s’agissait de rendre le texte biblique de façon à la fois exacte et littéraire » (p. iv). L’objectif poursuivi par cette nouvelle traduction était donc de « renouveler le langage biblique et d’adapter les textes des Écritures à nos sensibilités modernes ».

Il n’est alors pas étonnant de retrouver, parmi les traducteurs, certains spécialistes qui ont adopté dans leurs travaux une approche narratologique des textes bibliques. Pensons notamment à Daniel Marguerat (Lausanne), à Alain Gignac et à Pierre Létourneau (Université de Montréal) pour n’en nommer que quelques-uns. La démarche adoptée montre également l’importance accordée à l’aspect littéraire dans cette nouvelle traduction, car le travail des traducteurs s’est effectué en étroite collaboration avec des écrivains contemporains, afin de parvenir à une traduction rigoureuse, mais esthétiquement et littérairement accessible pour le lecteur d’aujourd’hui, car c’est d’abord à lui que s’adresse ces textes rédigés il y a plusieurs millénaires.

Pierre Gilbert conclut d’ailleurs sa préface en rappelant que « la Bible est d’abord faite pour être lue. Cette traduction y invite dans une nouvelle édition intégrale selon ses qualités et exigences, dans l’espoir que le lecteur découvre aussi les éclats des fulgurances qui, depuis plus de vingt siècles maintenant, ont marqué et continuent de marquer une grande partie de l’humanité dans ses perceptions tant religieuses que culturelles » (p. v). Auparavant, cet éminent spécialiste du christianisme ancien n’a pas manqué d’écorcher les nombreuses critiques qui s’étaient abattues sur la première édition : « même si l’on n’a pas à tenir compte des insignifiants excès de violence qui se manifestèrent lors de sa première édition, les débats que cette traduction provoqua alors laissent deviner que les choses ne paraissent pas évidentes à tous. Pourtant, malgré de farouches oppositions, cette Bible fut finalement reçue et paraît aujourd’hui dans une deuxième édition qui profite de quelques améliorations de détail » (p. v). Cette réédition, révisée par un comité de relecture dirigé par Pierre Gilbert et Thomas Römer, survient deux ans après la parution de la nouvelle édition de La Bible. Traduction Officielle Liturgique parue en novembre 2013 aux éditions Mame.

Cet état des lieux présenté, et sur lesquels il ne convient pas de revenir, soulignons certaines des modifications apportées à cette réédition par rapport à la première. En premier lieu, cette nouvelle édition intégrale a choisi d’adopter un format de poche. Ce choix a cependant un prix, réduisant ainsi la taille du texte, ce qui pourrait en rebuter certains, mais la rendant beaucoup plus maniable que l’édition de 2001. Contrairement à cette dernière, l’édition 2015 est devenue monochromatique, préférant l’utilisation de gradation du noir et délaissant l’utilisation du rouge pour séparer, entre autres, les différents livres bibliques, les différentes sections de la Bible et pour inscrire en marge les chapitres et les versets. Ces derniers sont d’ailleurs réinsérés dans le texte, se rapprochant ainsi des conventions adoptées dans les autres traductions bibliques. Ce choix, tout comme celui de conserver les introductions des textes bibliques et les notes à la fin de l’ouvrage, contribue à une meilleure attention du lecteur sur le texte qui lui est présenté. Si la présente édition conserve le tableau chronologique, le tableau généalogique des traductions de la Bible a cependant été retiré, mais le lecteur en retrouvera les principaux éléments dans la préface de Pierre Gilbert, qui a été ajoutée à la suite de celle de 2001. Finalement, les deux glossaires de la première édition ont été retirés, un choix plus regrettable, mais compréhensible en raison de l’objectif poursuivi et du format adopté.

Pour conclure, si vous ne connaissez pas encore La Bible. Nouvelle traduction, cette réédition en format poche est l’occasion idéale pour en prendre connaissance sous une forme originale. Sans revenir sur le débat qui concerne la qualité des traductions bibliques (beaucoup trop de commentaires ont été écrits sur la question), cette version de la Bible – qui n’a nullement la prétention de remplacer les autres traductions existantes, mais plutôt de porter un regard nouveau sur des textes fondateurs – a pour avantage d’offrir aux lecteurs actuels des textes généralement accessibles et littérairement bien écrits. Si la lecture de la Bible vous a parfois rebuté en raison de la lourdeur du langage et du style adopté par certaines traductions, sans parler de l’apparat critique qui peut apparaître intimidant, cette nouvelle traduction pourrait être le premier pas qui vous permettra une prise de contact avec ces textes sacrés, car, pour reprendre l’idée de Pierre Gilbert, le plus important pour des textes aussi marquants que ceux que renferme la Bible, c’est qu’ils soient lus.

Pour plus de renseignement sur le projet ayant conduit à cette nouvelle traduction, on se reportera au dossier de presse publié par MédiasPaul.

Un compte-rendu de Steeve Bélanger

La Bible. Nouvelle traduction, Montréal, Novalis, 2015, 2616 p.

Prix : 29,95 $
ISBN : 9782896882441

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