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Compte-rendu du livre « L’Évangile de la paresse » de François Nault

L'Évangile de la paresseEt si, contrairement à ce qu’on a longtemps prétendu, la paresse ne devait pas être considérée comme un vice, pire comme un péché capital, mais comme une vertu, comme un but à atteindre afin d’être véritablement un « bon chrétien »? Et si Dieu lui-même avait fait preuve de paresse lors de la création du monde en n’achevant pas son travail, laissant le soin aux hommes de le faire afin de profiter de quelques instants de repos? Et si Jésus avait convié ses disciples à pratiquer la « sainte paresse », art dans lequel il excellait lui-même, évitant autant que possible de travailler, préférant la parole et le sommeil à l’acte? Notre sentiment de culpabilité ne serait-il pas moins grand lorsque nous faisons nous-mêmes œuvre de paresse, lorsque nous délaissons le travail au profit de l’oisiveté, lorsque nous étirons de quelques heures notre sommeil? Nous pourrions ainsi, peut-être enfin, de nouveau souffler un peu, pousser un soupir de soulagement et aspirer à retrouver l’oisiveté qui caractérisait la vie avant la chute ! Après tout, ne devrions-nous pas, à la suite de l’auteur de cet Évangile de la paresse, considérer la paresse comme un art de vivre, comme une philosophie, comme un idéal à atteindre, mais également comme un moyen de nous rapprocher de Dieu? N’y aurait-il pas, finalement, dans la paresse quelque chose de divin?

C’est avec beaucoup d’humour, de légèreté et d’esprit que François Nault, professeur d’exégèse et de théologie à l’Université Laval, s’adonne dans cet opuscule à une relecture de certains épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament afin de montrer (car démontrer aurait été trop épuisant, même pour une rédaction réalisée durant une année sabbatique!) que la paresse est au cœur de l’enseignement biblique, qu’« elle fait de nous des saints, des vivants » (p. 8). Délaissant le langage savant, c’est avec simplicité qu’il s’adresse à son lecteur, qu’il l’interpelle directement – pour ne pas dire qu’il lui chuchote à l’oreille tellement le ton adopté est apaisant – afin de le convaincre, plutôt l’inciter à ne plus travailler. Car la paresse est en fait une grande sagesse, une sagesse divine qui est révélée dans la Bible à qui sait bien – ou veut bien – la lire. D’ailleurs, la Bible, souligne François Nault, ne doit-elle pas être considérée comme le livre sacré de la paresse dont on aurait, finalement, détourné le sens? Il lui apparaissait alors utile de rompre un instant avec cette « sainte paresse » à laquelle il aspire en déployant un certain effort afin de la justifier théologiquement, de lui redonner la place centrale qu’elle mérite, pour convaincre à son tour son lecteur de se convertir à l’Évangile de la paresse. Encore faudrait-il que ce dernier y consacre un effort de lecture auquel nous ne pouvons que l’inviter.

Un compte rendu de Steeve Bélanger

François Nault, L’Évangile de la paresse, Montréal, Médiaspaul, 2016, 158 p.

ISBN : 978-2-89760-052-5

Prix : 19,95 $ | Epub : 14,99$ | PDF : 13,99$

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