Période sanglante au Nigeria : les massacres du groupe islamiste Boko Haram
Pendant que tous les regards médiatiques sont tournés vers la France, les attentats meurtriers en Afrique sont laissés en marge de l’information. Les attaques du groupe djihadiste Boko Haram auraient lieu presque chaque jour au nord du Nigeria, dépassant de loin le nombre de victimes en France.
Il s’agit en effet d’une période sanglante pour le Nigeria. Ce dimanche, deux femmes ont perpétré un attentat-suicide dans un marché de la ville de Potiskum, au nord-est du pays, faisant trois morts et une vingtaine de blessés. (En novembre dernier, c’était une école qui a été visée par des femmes kamikazes, faisant 40 morts.) Selon Amnistie Internationale, une offensive contre la ville de Baga et de ses environs aurait eu lieu en fin de semaine. Plus de 2000 personnes y auraient laissé leur vie. Toutefois, selon les autorités nigériennes, le nombre de gens tués s’élèverait plutôt à 150. De plus, Le Monde rapporte que le nombre des villes prises par Boko Haram serait en pleine croissance. Un « Boko Haram Land » serait d’ailleurs en voie de constitution au nord du pays.
Une organisation musulmane ?
Boko Haram, dont la signification réelle du nom pose encore problème, est un mouvement islamiste armé qui se revendique du salafisme, un mouvement sunnite. Il a pour objectif d’instaurer un califat au Nigéria et d’y appliquer sa vision personnelle de la charia, la loi dite islamique. Le groupe, actuellement mené par Abubakar Shekau, est reconnu pour ses pillages, ses massacres, ses attentats et ses enlèvements. Cependant, la distinction à savoir si ce groupe agit au nom de l’islam reste floue. Il semble plutôt que la violence et la religion soient instrumentalisées pour imposer son pouvoir politique.
Reste-t-il que la couverture médiatique moins importante que celle accordée aux attentats français amène certaines personnes à poser des questions quant au regard que porte la presse occidentale et ses lecteurs sur ce qui se passe à l’extérieur de ses terres.