Synode de l’Église d’Angleterre sur l’ouverture de l’épiscopat aux femmes Reviewed by Jeffery Aubin on . L’Église anglicane est bien connue pour sa structure qui, contrairement à l’Église catholique, permet aux femmes de devenir diaconesses, prêtres et même évêques L’Église anglicane est bien connue pour sa structure qui, contrairement à l’Église catholique, permet aux femmes de devenir diaconesses, prêtres et même évêques Rating: 0
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Synode de l’Église d’Angleterre sur l’ouverture de l’épiscopat aux femmes

L’Église anglicane est bien connue pour sa structure qui, contrairement à l’Église catholique, permet aux femmes de devenir diaconesses, prêtres et même évêques. Au Canada par exemple, les femmes ont accès au diaconat depuis la fin des années 1960, à la prêtrise depuis les années 1970 et, enfin, à l’épiscopat depuis les années 1990. La situation est tout autre en Angleterre où la femme ne peut toujours pas devenir évêque. C’est précisément cet enjeu auquel le Synode général qui se tient cette année du 11 au 15 juillet cherche à répondre.

Le Synode général de l’Église d’Angleterre a lieu deux fois par an et réunit 484 membres provenant de deux provinces de cette Église, soit Canterbury dans le sud de l’Angleterre et York dans le nord. Les membres de ce Synode sont répartis en trois chambres : la chambre des évêques, la chambre du clergé qui regroupe des membres du clergé qui ne sont pas évêques et enfin, la chambre des laïcs qui est composée de fidèles de l’Église.

Le Synode qui a lieu cette semaine, qui est centré sur la question de l’accession des femmes à l’épiscopat, s’apprête donc à prendre la décision la plus importante des vingt dernières années. Cette question reliée à l’épiscopat revient de façon récurrente depuis le milieu des années 2000. En effet, le Synode a été appelé à discuter de cet enjeu en 2005, 2006, 2008 et 2012. En 2012, le vote des trois chambres, qui requiert les deux tiers des voies, a échoué en raison du vote de la chambre des laïcs. En effet, la chambre des évêques s’est prononcée en faveur à 44 contre 3 ; la chambre des clercs a voté à 148 contre 45. Ces deux chambres avaient donc le deux tiers des voies, mais la situation était tout autre dans la chambre des laïcs. Bien que celle-ci ait voté en majorité en faveur, soit 132 contre 74, elle n’a toutefois pu atteindre le deux tiers des voies, et ce, par seulement 6 voies, ce qui en conséquence renversa la proposition d’ouvrir l’épiscopat aux femmes. Voir les résultats sur le site de l’Église d’Angleterre

L’Église anglicane est une fédération d’Églises autonomes nationales et régionales qui sont en communion avec l’archevêque de Canterbury de l’Église d’Angleterre. Cette Église est née de la réforme au XVIe siècle. Même si l’on classe généralement les anglicans parmi les protestants, cette Église affirme toutefois avoir un héritage catholique. L’administration de l’Église est épiscopale, c’est-à-dire que l’Église est menée par des évêques, des prêtres presbytes et des diacres, modèle qui remonte au temps des apôtres. Contrairement à l’Église catholique dont les décisions sont principalement prises à Rome, l’Église anglicane possède une structure qui lui permet de prendre des décisions de façon nationale. Cela explique que beaucoup de femmes accèdent maintenant à l’épiscopat dans plusieurs régions du monde, mais toujours pas en Angleterre. Même si toutes les régions sont rattachées d’une certaine manière à l’Église d’Angleterre, il leur est permis d’ordonner des femmes au poste d’évêque bien que l’Église d’Angleterre ne le permette pas.

La place des femmes au sein du clergé dans l’Église anglicane est devenue de plus en plus importante à partir des années soixante, où, par exemple au Canada, les premières femmes accèdent au diaconat. Aux États-Unis, en 1974, 11 femmes sont ordonnées prêtres à Philadelphie, on les appelle les « Philadelphia Eleven ». Mais cette ordination était polémique et faite par trois évêques à la retraite. L’année suivante, en 1975, le Synode général du Canada vote une loi permettant aux femmes de devenir prêtres ; six femmes sont ordonnées en novembre de l’année suivante. On doit attendre près d’une décennie plus tard avant de voir les femmes accéder à l’épiscopat. C’est en juin 1986 que le Synode général prend cette décision, mais la première femme à accéder à un poste d’évêque est la Révérende Victoria Matthews qui est élue en novembre 1993 et consacrée en février de l’année suivante. En Angleterre, le Synode général de 1993 prend la décision d’accueillir les femmes comme prêtres et 32 femmes sont ordonnées le 12 mars 1994.

Selon le quotidien The Guardian, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, pourrait prendre certaines mesures advenant un résultat négatif lors du vote de lundi. Une option serait de dissoudre le Synode afin de permettre un renouvellement de ses membres en vue du Synode de novembre prochain. Une autre option serait que les évêques introduisent cette modification sans l’approbation du Synode.

 

Image tirée du compte Twitter de l’Église d’Angleterre (@c_of_e)

Vous pouvez suivre les discussions sur Twitter en utilisant les hashtag #synod et #SynodVoteYes.

 

Vous pouvez également suivre les débats du Synode à cette adresse : http://www.churchofengland.org/about-us/structure/general-synod/live-video-stream.aspx

 

A propos de l'auteur

Cofondateur

Jeffery Aubin est diplômé en Études anciennes et a obtenu un doctorat en sciences des religions à l’Université Laval. Il est chercheur postdoctoral à l’Université d’Ottawa au Département d’études anciennes et de sciences des religions. Il travaille sur les Pères de l’Église, les textes apocryphes chrétiens et les hérésies. Il s’intéresse aux rapports entre les récits cosmologiques et l’éthique, aux rapports entre les religions et la société et, enfin, à la philosophie de la religion. Passionné par ces questions, il aime également analyser les questions actuelles portant sur ces thèmes.

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