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Parution de Soumission, le nouveau roman polémique de Michel Houellebecq sur l’islamisation de la société française

Soumission | Source Les éditions Flammarion

Soumission | Source Les éditions Flammarion

Le 7 janvier dernier avait lieu, camouflée par l’atmosphère orageuse entourant l’attentat de Paris, la parution d’un roman traitant du sujet le plus brûlant de l’heure : l’islam. Mais nonobstant cet événement brutal touchant le personnel de Charlie Hebdo, le livre faisait déjà débat quelques jours avant sa sortie en librairie. Le texte, piraté d’une part sur internet, était d’autre part accessible à une poignée de journalistes qui le commentaient allégrement à la télévision française et sur les médias sociaux. La parution de ce roman de Michel Houellebecq est d’autant plus d’actualité qu’elle fait suite à la sortie d’un autre livre du même tonneau, Le suicide français d’Éric Zemmour. La thèse des deux ouvrages pourrait se résumer ainsi : les Français ne veulent plus vivre et se sabordent au profit de l’Étranger ; la démocratie et la laïcité offrent une porte d’entrée, par la tolérance et l’ouverture à l’Autre qui leur sont inhérentes, à toutes les valeurs promulguées par les cultures fortes et les religions en santé, principalement l’islam. L’islam, qui signifie soumission en langue arabe, est le titre porté par la nouvelle fiction de l’auteur destinataire du prix Goncourt 2010. Cette soumission a un sens double puisqu’elle concerne à la fois les musulmans vis-à-vis Dieu, et les Français vis-à-vis les musulmans. Selon les premiers comptes-rendus disponibles sur la toile, l’intrigue de Soumission tournerait autour des élections présidentielles de 2022, où Marine Le Pen, qui symbolise les Français de souche, serait défaite par Mohammed Ben Abbes, un personnage fictif à la tête d’un nouveau parti représentant les musulmans de France. La Charia imposée par voie démocratique…

Nous avons affaire, avec ce sixième roman de l’un des auteurs français les plus traduits dans le monde, à la thèse du « grand remplacement »

Michel Houellebecq | Source Wikipedia

Michel Houellebecq | Source Wikipedia

On l’aura compris, la polémique entourant la parution de ce nouveau Houellebecq concerne ce qu’il est convenu d’appeler l’islamophobie. Rappelons que l’auteur n’en est pas à sa première provocation. En août 2001, à l’occasion de la sortie de son troisième roman intitulé Plateforme, Houellebecq subissait un procès pour avoir dit que « la religion la plus con, c’est quand même l’islam ». La question de la religion est présente dans toute l’œuvre de Houellebecq : La carte et le territoire traitait indirectement du catholicisme, La possibilité d’une île des raëliens et Les particules élémentaires du bouddhisme. Nous avons affaire, avec ce sixième roman de l’un des auteurs français les plus traduits dans le monde, à la thèse du « grand remplacement », expression chère à Renaud Camus. Les peuples de l’ancienne Europe chrétienne n’en peuvent plus d’exister et expirent ; ils ne demandent qu’à être remplacés par de nouveaux arrivants : les Arabes. La bataille de Poitiers revécue à l’envers et par volontarisme. Pour comprendre le traitement idéologique de l’islam opéré par Michel Houellebecq, revenons à Plateforme. Suivant ce roman, il existe deux tendances lourdes actuellement à l’œuvre dans le processus mondialiste : l’islamisme et le tourisme. Le tourisme : de vieux Européens fatigués partent en Orient à la recherche de suavités exotiques qui leur font oublier la froideur, l’anxiété et la mort. L’islamisme : une lutte acharnée par les armes contre la décadence matérialiste occidentale. Deux nihilismes qui s’affrontent, deux universalismes. Le roman se termine sur un attentat inspiré des événements de Bali et qui anticipe un mois à l’avance l’effondrement des tours jumelles. Contre ces deux voies pseudo-morales qu’incarnent le vacancier droit-de-l’hommiste et l’exalté d’Allah, Houellebecq en appelait ironiquement – par pivot littéraire – au tourisme sexuel. Autre scandale, autre affaire. Le roman Soumission va sortir au Québec le 20 janvier prochain. En attendant, nous pouvons porter notre réflexion sur la théorie du complot appliquée aux musulmans, la fantasmatique d’un Califat mondial, l’attribution à tort d’un « pouvoir » détenu par les islamistes. De ce fait, c’est l’islam qui se laïcise massivement et non l’inverse ; le terrorisme n’est que l’abréaction violente au phénomène. En sont témoins la Révolution de Jasmin (par blogues interposés), la montée des féministes égyptiennes et toutes les Djemila Benhabib de ce monde – elles sont légions. L’islam en tant que force politique est mort avec la chute de l’Empire ottoman en 1917. Ceux qui pointent du doigt les musulmans – y compris les défunts bédéistes de Charlie Hebdo – ont tort d’y voir là une menace. Leur critique est pipée puisqu’elle s’adresse à une puissance aux abois. L’attentat-suicide est l’arme des faibles, l’islamisme n’étant en bout de ligne que la parodie de l’islam, le terrorisme la caricature de la Terreur.

« L’exemple des banlieues nous montre en tous cas que les grandes réformes uniformisatrices et gérées du sommet ne permettent pas de trouver des solutions. La gauche, massivement convertie au multiculturalisme angélique, n’a fait qu’accélérer dans la société un climat délétère de victimisation qui va de pair avec l’impuissance compassionnelle de l’État. Elle a bonne mine, maintenant, de réclamer la mise en place rapide de pôles de prise de parole et d’initiative. Le déferlement depuis trente ans d’une immigration incontrôlée étrangère à nos croyances, à nos mœurs, à notre langue et à nos lois, avait d’avance compromis le lent travail de biologie sociale que requiert une intégration heureuse, et d’ailleurs nécessaire. Mais intégration à quoi ? À nos valeurs désintégrées, et désintégrées depuis trente ans aussi par nous-mêmes ? Oui, pourquoi pas ? En tout cas, il est temps, me semble-t-il, d’ouvrir les yeux sur les assassins de la France, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur, pressés d’en finir, au nom de leur universalisme de merde, avec le pays de Montaigne, de Richelieu, de Diderot, du père de Foucault et des taxis de la Marne. » Extrait de Roues carrées, Philippe Muray.

A propos de l'auteur

Collaborateur

Charles Gariépy a obtenu un baccalauréat en études anciennes et poursuit présentement sa maîtrise en études anciennes. Il étudie principalement la Cité de Dieu d’Augustin. Il a publié en 2011 une nouvelle pour la revue littéraire Zinc. Il est membre du groupe de recherche en christianisme ancien GRECAT. Ses intérêts sont en majeure partie littéraires.

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