Jésus, son père, sa mère, ses frères et sœurs et … sa femme ! Reviewed by Steeve Bélanger on . Encore une fois, la figure de Jésus de Nazareth, ce Galiléen né il y a plus de deux mille ans, a suscité un vif intérêt dans la presse internationale, non pas p Encore une fois, la figure de Jésus de Nazareth, ce Galiléen né il y a plus de deux mille ans, a suscité un vif intérêt dans la presse internationale, non pas p Rating: 0
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Jésus, son père, sa mère, ses frères et sœurs et … sa femme !

Encore une fois, la figure de Jésus de Nazareth, ce Galiléen né il y a plus de deux mille ans, a suscité un vif intérêt dans la presse internationale, non pas parce qu’avait lieu il y a quelques jours à peine la traditionnelle fête chrétienne de Pâques, qui constitue la célébration la plus importante du christianisme, mais plutôt en raison d’un important débat qui divise la recherche scientifique, débat réactualisé le 10 avril dernier par la parution d’un article de Karen King (Harvard Divinity School) à propos d’un fragment de papyrus, écrit en langue copte, découvert en 2012 qui fait mention de la « femme » de Jésus : « Jésus leur a dit, ma femme » et « elle pourra être ma disciple ».

Je n’aborderais pas aujourd’hui ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et qui continuera certainement de le faire en raison des implications que cette information – si elle était avérée, ce qui est loin d’être le cas –, pourrait éventuellement avoir pour l’Église s’il était possible de prouver que Jésus lui-même était marié, notamment pour le Vatican, qui se refuse toujours d’accepter, contrairement à plusieurs autres confessions issues de la Réforme, l’ordination des femmes et le mariage des prêtres.

Ce genre de controverse très médiatisée n’est pas nouveau. Rappelons seulement celle qu’avait suscité, à grand renfort de promotion publicitaire, la publication en 2006 par le National Geographic Society d’un manuscrit de l’Évangile selon Judas découvert en 1978 qui aurait probablement été rédigé au IIe siècle de notre ère. Et que dire du tapage médiatique qui a entouré la publication en 2003 du Code Da Vinci de Dan Brown qui a remis sur scène la fameuse thèse des « archives secrètes du Vatican » comme celle des « sociétés secrètes ». De même en ce qui concerne le télédocumentaire américain de Simcha Jacobovici et de James Cameron Le Tombeau de Jésus (The Lost Tomb of Jesus) diffusé pour la première fois en 2007 sur les ondes de Discovery Channel ou encore la découverte et la publication en 2002 d’un ossuaire comportant l’inscription funéraire : « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus ».

Devra-t-on ajouter la femme de Jésus au portrait de la Saint-Famille? Ici, une toile de Raphaël. 1815 environ. Musée du Louvre.

Devra-t-on ajouter la femme de Jésus au portrait de la Saint-Famille? Ici, une toile de Raphaël. 1815 environ. Musée du Louvre.

Ces exemples, qu’on aurait pu multiplier presque à l’infini, montrent à quel point la figure de Jésus et de sa famille, les origines du christianisme et des premières communautés chrétiennes continuent de susciter un vif intérêt de la part des médias et du grand public, malgré le fait qu’on ne cesse de marteler parallèlement la désertion des églises et le désintérêt général pour les religions. N’est-ce pas quelque peu contradictoire ? Le principal problème sur cette assertion, c’est qu’on ne cesse de tout mélanger et qu’actuellement nous avons grandement perdu les principaux fondements d’une culture religieuse permettant de parler des religions avec un regard plus critique et moins émotif. La modernité et les processus de laïcisation de nos États modernes ont largement contribué à ce phénomène, mais ont également des effets pervers, notamment celui d’une incompétence généralisée en matière religieuse et d’une aversion pour toute institution religieuse ou autre. Au Québec, les débats entourant les cours d’Éthique et de culture religieuse et plus récemment celui entourant la Charte des valeurs québécoises ont montré à quel point cette incompétence pouvait conduire à des dérapages, des incompréhensions et surtout à l’exacerbation généralisée et à des conflits interculturels et religieux. Le problème n’est donc pas nécessairement les religions, mais la méconnaissance religieuse, voire l’incompétence religieuse, surtout lorsque cette dernière se trouve transportée sur la scène politique et sociétale. Ne pas croire, c’est une chose, ne pas savoir en est une autre.

Dans ce blogue, qui sera essentiellement consacré au judaïsme de la Période du Second Temple et aux origines du christianisme, on tentera de vous redonner certains des outils nécessaires pour mieux comprendre certains des principes fondateurs du judaïsme et du christianisme anciens.

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