Projet de loi sur la liberté religieuse au Michigan
Le 5 décembre dernier, la chambre des représentants du Michigan, conduite par une majorité de Républicains, a passé le projet de loi 5958 intitulé le Religious Freedom Restoration Act. Cette initiative s’apparente à la loi fédérale du même nom adoptée sous l’administration Clinton en 1993. Ce projet de loi a été envoyé au Sénat du Michigan qui est également contrôlé par une majorité républicaine, et ce en vue d’être ratifié ou refusé. Au dire du représentant républicain Greg McMaster, qui publie cette information sur sa page Web, ce projet de loi vise à revoir certaines situations où le premier amendement de la constitution n’était pas suffisant pour protéger les citoyens lorsque ceux-ci étaient forcés de contrevenir à leurs croyances par certaines actions du gouvernement. Il donne en exemple un boucher juif qui ne pouvait préparer la viande selon les principes de la casherout, ou encore un pasteur qui était empêché de donner de la nourriture aux pauvres.
Mais cette loi est également accompagnée de mesures pour garantir une certaine liberté aux agences d’adoption reliées à des groupes religieux. Ces mesures visent à restreindre la possibilité du gouvernement à forcer ces agences à se plier à des règles qui contreviendraient à leurs croyances, notamment en matière d’adoption par des couples de même sexe.
Les opposants du projet on quant à eux rebaptisé le projet de loi License to discriminate. Dans son blogue, David Badash du New Civil Right Movement s’inquiète que ce projet de loi pourrait devenir un cheval de Troie. Une fois accepté, ce projet de loi pourrait faire en sorte que des fonctionnaires du gouvernement refuseraient des services à certaines personnes. Il donne pour exemple le fait qu’un pharmacien pourrait refuser de vendre des pilules contraceptives prescrites sur ordonnance, ou encore qu’un médecin de l’urgence pourrait refuser de traiter un patient en raison de son orientation sexuelle.
Le leader de la chambre des représentants, Jase Bolger à quant à lui déclaré qu’il est horrifié à l’idée que la foi d’une personne devrait être pratiquée en cachette à la maison ou à l’église. Ce à quoi la représentante démocrate Vicky Barnett a répondu qu’elle ne devait pas être obligée de suivre la religion de son pharmacien. À lire sur le site advocate.com