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La Malaimée

Caricature de Bado

Caricature de Bado

La religion, la malaimée. Tel est le surnom que l’on pourrait lui donner. Et avec raison : une vaste réalité, que partagent des millions d’êtres humains par conviction profonde, fréquemment résumée à un simple mot dont les frontières sémantiques péjoratives souillent le véritable sens du vécu humain. Certaines personnes vont dire que la religion appartient au passé et que ces millions de fidèles de toutes religions confondues ne sont que des arriérés. « Qu’ils arrivent en modernité ! ». D’autres vont affirmer que « Dieu est mort », célèbre phrase de Nietzche utilisée sans en comprendre le sens profond. Pire : « la religion est une maladie mentale ». Peut-être bien, mais elle semble faire du bien à beaucoup de gens. « La religion crée des guerres »? Et si c’était plutôt les humains qui créent les guerres? Une autre position, moins radicale, mais pas moins réductrice, est de considérer l’adhésion religieuse en égalité avec l’opinion politique. Pire : « la religion est affaire privée, pas question d’avoir ça dans le public! ». Mais encore… Affirmer cela entraîne des répercussions à l’échelle sociale.

Les répercussions des discours réducteurs

En effet, avec de telles affirmations, il y a certes une possibilité de débat, mais il y a aussi une possibilité de porter atteinte à la dignité humaine par un manque de respect des plus disgracieux. Rappelons-le, les croyants sont avant tout des êtres vivants. Ils sont avant tout nos concitoyens. Ne devraient-ils pas être suffisamment dignes pour qu’on les respecte? Pourquoi cracher au visage d’une musulmane plutôt que d’une autre personne? Lorsqu’on porte atteinte à un aspect de l’identité vécue des gens, on vient brasser la cohésion sociale. On vient dire que ces gens-là ‒ différents par leur adhésion à un système de croyances X ou Y‒, qu’ils ne méritent pas d’être inclus dans la même gang. On l’a vu avec la crise (ou le faux débat) entourant la Charte des valeurs du Parti Québécois : « travailler dans la fonction publique n’est un privilège disponible qu’à ceux et celles qui cachent leur identité religieuse ». Aussi banale que cela puisse paraître aux yeux des défenseurs de cette idéologie [que je considère comme] négative, affirmer une telle chose peut blesser les gens. « La croix de Duplessis, symbole même de la relation entre l’État et l’Église, est un bien historique, mais vous les Juifs  membres fondateurs du Québec ‒, on vous demande de vous retrancher dans vos sous-sols : vous ne correspondez pas au patrimoine qu’on l’on veut, nous péquistes ! ». Est-ce bien cela que l’on veut? Pas moi.

L’objectif du site

Défaiic+¦ne_75_reliefre les préjugés à l’égard de la foi (que ce soit la foi en Bouddha ou en Jésus), mais aussi démocratiser l’information au sujet des phénomènes religieux et spirituels est l’objectif du site La Montagne des dieux. Serons-nous capables de participer à la réparation des pots cassés par la Charte des valeurs ou encore la crise des accommodements raisonnables? Serons-nous capables de proposer à la population québécoise une vision dans laquelle il est possible d’inclure ce Dieu que l’on croyait mort? La pertinence d’un tel site se trouve là : informer et rendre les gens sensibles à ce que d’autres vivent. Il est possible de trouver idiot de croire à un précepte religieux ou à un autre, mais il ne me paraît pas futile de respecter le fait que des gens y croient dur comme fer. Autrement dit, on ne devrait pas fixer, voire ruminer, sur l’existence ou l’inexistence de Dieu, du Samsara et des Djins. L’important : considérer le vécu des fidèles comme étant une réalité en soi. Ainsi, dialoguons plutôt que de cracher sa haine sur les autres.

Quant à ce blogue, il aura pour objectif de déconstruire nos visions qui portent sur le religieux et ses expressions. Quitte à jouer à l’avocat du diable, s’il le faut. Objectif : regarder le religieux et les discours sur le religieux d’un œil critique. Ou même le discours sur le discours religieux? Perspective postcoloniale, avez-vous dit? Je n’irai pas jusque-là. Je ne veux pas vous rendre fous après tout!

Avant-goût de mon prochain billet (qui sera plus court) : le dernier film Noé peut-il être considéré comme une œuvre de science-fiction? À suivre!

Image : Bado

A propos de l'auteur

Cofondateur

Hugues St-Pierre est diplômé en philosophie ainsi qu’en sciences des religions, programme dans lequel il poursuit aujourd'hui à la maîtrise. Ses intérêts sont principalement orientés vers les analyses discursives, la sexualité et les phénomènes religieux contemporains. Un faible penchant pour la philosophie et l'anthropologie des religions se fait aussi sentir. En tant qu'homme d'idée, Hugues St-Pierre est toujours sur la route de l'univers des possibles à la recherche de projets ambitieux. Il est, entre autres, l'instigateur et l'un des quatre cofondateurs du site Internet de LMD.

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