La figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque
Sur les traces de Melchisédech
– Partie 1 –
La figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque
Il y a encore peu de temps, la figure de Melchisédech m’était pratiquement inconnue. Je l’ai rencontré au détour du hasard en relisant le Dialogue avec Tryphon, un dialogue rédigé par Justin de Néapolis au milieu du IIe siècle de notre ère qui met en scène la rencontre entre un philosophe chrétien et un Judéen[1] nommé Tryphon. Au cours de cet échange, la figure de Melchisédech est interpelée à plusieurs reprises pour étayer l’argumentaire de Justin sur la question de la circoncision, une question très débattue dans les premières communautés chrétiennes et dans le dialogue qu’elles entretiennent avec le judaïsme. Mais quel était ce mystérieux personnage dont le nom ne m’était, probablement tout comme vous, guère familier ? Quelques recherches rapides m’avaient rapidement fait comprendre que cette figure qui tire son origine de la Bible hébraïque s’avérait beaucoup plus importante que je ne l’avais imaginée de prime abord. Bien qu’elle ne soit mentionnée qu’à deux reprises dans la Bible hébraïque. Dans ce que les chrétiens désignent comme leur Nouveau Testament, la figure de Melchisédech n’apparaît que dans une seule œuvre, soit dans l’Épître aux Hébreux, où elle assume cependant un rôle déterminant dans l’argumentaire de son auteur. Cette figure a également été interpelée par diverses traditions judéennes et chrétiennes tout au long de l’Antiquité. Elle se retrouve mentionnée par certains Pères de l’Église, mais également par divers écrits rabbiniques.
De manière générale, outre quelques spécialistes, tels que M. Friedländer (1882-1883), G. Bardy (1926-1927) et M. Simon (1937), la recherche s’était peu intéressée à la figure de Melchisédech. Deux découvertes majeures avaient cependant conduit plusieurs spécialistes du judaïsme et du christianisme anciens à s’y intéresser de plus près, soit la découverte des manuscrits de Qumrâm (1947-1956) et celle des manuscrits de Nag Hammadi (1946), car la figure de Melchisédech y était mentionnée, explicitement ou implicitement, dans un certain nombre de manuscrits récemment découverts. S’ouvrit alors un immense chantier de recherche pour comprendre quelle était la figure de Melchisédech et quelles fonctions cette figure assumait dans les diverses communautés judéennes et chrétiennes qui l’avaient interpelée. Sans entrer dans les détails de cette recherche scientifique qui a donné lieu à bien des hypothèses et à diverses spéculations de la part des spécialistes, nous tenterons dans ce dossier sur la figure de Melchisédech de vous présenter un portrait général de cette figure à travers les diverses traditions où elle se rencontre sans vous incommoder des débats, nombreux et parfois très polémiques, qui partagent les spécialistes sur cette question. Pour amorcer notre enquête sur la figure de Melchisédech, il convient en premier lieu de revenir sur les plus anciens témoignages qui nous ont été préservés, soit ceux de la Bible hébraïque où elle est mentionnée dans un épisode du récit de la Genèse et dans un Psaume.
La figure de Melchisédech dans la Genèse
La figure de Melchisédech est souvent présentée comme un météore qui apparaît dans le récit de la Genèse le temps d’une brève rencontre avec Abraham, le patriarche fondateur de la nation judéenne, avant de disparaître abruptement sans ne plus être mentionnée par la suite. L’épisode de cette rencontre se situe au moment où Abraham, qui porte alors le nom d’Abram parce qu’il n’est pas encore circoncis et n’a pas encore conclue l’Alliance avec Dieu[2], revient vainqueur d’une guerre menée contre certains rois qui avaient combattu et dépouillé les rois de Sodome et de Gomorrhe et qui avaient fait prisonnier Lot, le neveu d’Abraham.
Alors qu’Abraham revenait victorieux, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Shewah (Genèse 14,8-16). Le récit de cette rencontre est alors interrompu pour laisser place à celui de la rencontre entre Melchisédech, dont il n’avait alors jamais été question, et Abraham, avant de reprendre avec la rencontre entre Abraham et Sodome. Le récit de cette rencontre (Genèse 14,18-20) nous est rapporté par deux traditions, celle de la Bible hébraïque et celle de la Septante. Cette dernière, soulignons-le au passage, constitue une traduction grecque, datant vraisemblablement du IIIe siècle avant notre ère, de la Bible hébraïque, rédigée en hébreu, afin de répondre aux besoins des communautés judéennes de langue et de culture grecques. Citons ce récit selon les deux versions qui nous sont parvenues :
Bible hébraïque :
Et Malki-Tsèdèq, roi de Shalem, fit sortir pain et vin, et lui prêtre pour El ‘Elyon . Et il le bénit et dit : « Béni [soit] Abram par El ‘Elyon , possédant cieux et terre, et béni [soit] El ‘Elyon, qui a livré tes ennemis dans ta main ». Et il lui donna la dîme de tout (Gn 14,18-20).
Septante :
Et Melchisédech, roi de Salem, apporta des pains et du vin. Il était prêtre du Dieu Très-Haut et il bénit Abram et dit : « Abram est béni par le Dieu Très-Haut, lui qui a créé le ciel et la terre, et il est digne d’être béni, le Dieu Très-Haut, celui qui a livré tes ennemis entre tes mains. » Et il lui donna le dixième de tout (Gn 14,18-20).
D’apparence très simple, ce récit de la rencontre entre Abraham et Melchisédech pose en soi de nombreux problèmes et n’est pas d’interprétation aisée, surtout lorsqu’on compare le texte de la Bible hébraïque à celui de la Septante, problèmes qu’il n’y a pas lieu d’aborder ici dans le détail, mais qu’il convient cependant de souligner brièvement afin de comprendre pourquoi la figure de Melchisédech fera l’objet de nombreuses spéculations de la part de diverses communautés judéennes et chrétiennes.
Les deux traditions mentionnent que Melchisédech est à la fois roi et prêtre et qu’il accomplit un geste de bénédiction envers Abraham et envers une divinité. Il mentionne également tous deux que lors de cette rencontre, une dîme a été offerte de même qu’une offrande de pain(s) – au singulier dans le texte hébraïque, mais au pluriel dans le texte grec – et de vin. Cependant, les deux traditions divergent sur l’appellation du lieu dont Melchisédech est roi (Shalem ou Salem) et sur l’appellation de son dieu (El ‘Elyon ou le Dieu Très-Haut). De plus, s’il est clair dans le texte de la Septante que c’est Abraham qui offrit la dîme à Melchisédech, il existe une ambigüité dans le texte hébraïque qui ne permet pas de déterminer qui de Melchisédech ou d’Abraham l’a réellement remise. Le récit sur Melchisédech pose également un autre problème important, car il interrompt l’histoire de la rencontre entre Abraham et le roi de Sodome. C’est pourquoi une majorité de chercheurs vont considérer qu’il constitue un ajout secondaire au récit principal dont la date de composition demeure très discutée oscillant entre la période qui précède l’Exil à Babylone, celle qui survient au retour de l’Exil ou celle de la dynastie hasmonéenne (milieu du IIe siècle avant notre ère).
Le nom même de Melchisédech a fait l’objet de nombreuses interprétations. On considère généralement que, sous sa forme hébraïque, le nom de Melchisédech composé des deux termes « Malki » et « Sédeq » ou « Sadoq », pourrait signifier soit :
- « mon roi est juste » ou « roi de justice », une interprétation qui sera majoritaire dans la littérature judéenne et chrétienne ancienne
Mais également, selon l’écriture consonantique[3] :
- « mon roi règne (malak) », malak signifiant en hébreu soit « être ou devenir roi » ou « régner »;
- « Sédeq est mon roi », Sédeq étant un dieu solaire bien connu chez les Sémites;
- « Sadoq est mon roi », Sadoq étant le grand prêtre du Temple de Jérusalem à l’époque de Salomon.
Un autre problème qui se pose, c’est le nom de la divinité dont Melchisédech est prêtre et qui est désignée comme « El ‘Elyon » ou le « Dieu Très-Haut ». Les spécialistes ont proposé de nombreuses interprétations sur cette question, notamment que le nom « El ‘Elyon » correspond à une divinité cananéenne qui a été assimilée dans la tradition biblique au Dieu d’Israël. On verra cependant que, dans les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures, tous les auteurs ont considéré qu’« El ‘Elyon » était véritablement le Dieu d’Israël. Se pose alors la question de savoir comment Abraham peut-il avoir rencontré un prêtre du Dieu d’Israël alors que la prêtrise judéenne n’avait pas encore été instaurée. Melchisédech apparaît ainsi dans ce récit comme le premier prêtre de Dieu, il est d’ailleurs le premier à porter ce titre dans le récit de la Genèse.
Un autre élément qui a suscité de nombreuses discussions, c’est le cumul du pouvoir royal et sacerdotal – il porte le titre « cohen », c’est-à-dire de prêtre – en la personne de Melchisédech, car, dans la Bible hébraïque, les deux fonctions (roi et prêtre) sont généralement séparées, même s’il arrivait parfois que des rois judéens accomplissent certains gestes sacerdotaux qui relevaient de la fonction des prêtres. Ainsi, si des rois-prêtres ont existé chez différents peuples, notamment chez les Égyptiens ou chez certains peuples sémitiques, il faudrait attendre le milieu du IIe siècle avant notre ère pour qu’un Judéen, appartenant à la dynastie hasmonéenne[4], assume à la fois la fonction de roi et de prêtre. C’est pourquoi certains spécialistes ont considéré que ce récit avait été rédigé à l’époque hasmonéenne, mais les preuves manquent pour pouvoir établir clairement la date de rédaction de cet épisode. On a alors considéré que Melchisédech était d’origine cananéenne, mais il n’est nullement attesté que des rois cananéens ont assumé à la fois un pouvoir royal et sacerdotal. Chose certaine, Melchisédech n’appartient pas au peuple hébreu dont Abraham est le patriarche fondateur.
Se pose également la question de savoir à quel lieu renvoie le nom Shalem ou Salem dont Melchisédech est roi. D’une part, soulignons que « Salem » peut être traduit par « paix », comme ce sera le cas dans plusieurs traditions anciennes qui présente alors Melchisédech comme un roi de « paix ». Cependant, l’identification de Shalem/Salem à Jérusalem est affirmée par la majorité des interprétations de la période du Second Temple, une tradition qui semble ancienne, car on retrouve une même équation entre Salem et Jérusalem (Sion) dans le Psaume 76,3 qui mentionne : « sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion ».
Que peut-on alors conclure sur la figure de Melchisédech qui est mentionnée dans le récit de la Genèse sans trop entrer dans le débat entre spécialistes ? Très peu de choses ! Cet épisode de la Genèse, dont la date de composition demeure inconnue, nous présente la rencontre entre le patriarche Abraham et une figure importante, Melchisédech, qui est à la fois roi de Shalem/Salem et prêtre de Dieu, généralement compris comme étant le Dieu d’Israël, mais dont l’origine n’est pas clairement déterminée. Lors de cette rencontre, Melchisédech offre du pain (ou des pains selon le texte grec) et du vin, un geste qui sera interprété de diverses manières comme nous le verrons lorsqu’on abordera les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures. De plus, lors de cette rencontre, Melchisédech accomplit une double bénédiction, bénissant d’abord Abraham et par la suite Dieu, un ordre qu’il convient de retenir, car il fera également l’objet d’un débat ultérieur entre Rabbins et Pères de l’Église. Sachant que le geste de bénir revêt une importance considérable dans les traditions anciennes en raison du caractère sacré de ce geste, plaçant ainsi celui qui bénit dans une certaine position de supériorité par rapport à celui qui est béni. Soulignons cependant que la bénédiction peut, lorsqu’elle est accomplie par un homme sur un autre homme, prendre différents sens dans la Bible hébraïque, renvoyant parfois à une simple salutation, d’autres fois à un cadeau ou à un traité de paix, voire à un hommage rendu aux rois. S’il existe une ambiguïté sur la remise de la dîme dans le texte hébraïque, celle-ci sera levée dans le texte grec qui montre clairement que c’est Abraham qui remit la dîme à Melchisédech, plaçant encore une fois ce dernier dans une certaine forme de supériorité par rapport au patriarche, car une dîme est normalement remise à une personne qui occupe une position ou une fonction plus élevée que celui qui la remet. On comprend ainsi que ce court épisode du récit de la Genèse n’est pas des plus simple à comprendre, car il pose de nombreux problèmes d’interprétation auxquels les traditions ultérieures tenteront d’apporter diverses réponses.
La figure de Melchisédech dans le Psaume 110
La seconde occurrence de la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque se trouve au verset 4 du Psaume 110, un oracle dont le vocabulaire à caractère royal pourrait renvoyer à une cérémonie d’intronisation royale, possiblement d’un roi de la dynastie davidique – David étant considéré avec Salomon comme l’un des rois fondateurs de l’État antique d’Israël – car le verset 1 fait clairement référence à David : « De David, Psaume. Oracle de Yahvé à mon Seigneur ». De plus, dans ce Psaume, le roi semble clairement assumer des fonctions guerrières. Encore une fois, ce Psaume, qui est celui le plus cité de tout le Nouveau Testament, a donné lieu à de nombreuses hypothèses qu’il ne convient pas de reprendre dans le détail. Soulignons cependant que, tout comme le récit de la Genèse mentionné précédemment, la datation de ce Psaume demeure impossible, faute de preuves historiques, laissant ainsi place à diverses spéculations allant d’une rédaction située entre la période pré-exilique et la période hasmonéenne (milieu du IIe siècle avant notre ère.). Sans discuter ces diverses datations, mentionnons cependant qu’elles reflètent les hypothèses avancées par les spécialistes afin de comprendre à quel processus de légitimation (légitimation royale, légitimation sacerdotale, voire légitimation du cumul des deux fonctions) il renvoyait. Rappelons encore une fois que dans la Bible hébraïque et dans le peuple judéen, les pouvoirs royal et sacerdotal était généralement séparés, ce qui laisse penser que le Psaume avait pour objectif de légitimer le cumul de ces deux fonctions ou la légitimation, voire la primauté, du pouvoir royal sur le pouvoir sacerdotal, une question difficile à résoudre en raison de peu d’éléments dont nous disposons. Reprenons ce passage :
Bible hébraïque (Psaume 110, 4) :
Le Seigneur a juré et ne se repentira pas :
« Tu es prêtre à jamais à la manière de Malki-Tsèdèq »
Septante (Psaume 109, 4) :
Le Seigneur (Yahvé) a juré et ne se repentira pas :
« Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech »
Notons d’emblée qu’il existe ici encore des variantes entre le texte de la Bible hébraïque et celui de la Septante. Si cette dernière traduit « selon l’ordre de Melchisédech », le texte hébraïque n’est pas aussi clair et peut être traduit différemment, soit par « à la manière de Melchisédech », par « selon mon ordre, Ô Melchisédech » ou par une formulation plus difficile à traduire : « selon l’ordre qui est le mien, moi Melchisédech ». Quoi qu’il en soit, ce verset ne nous donne que très peu de renseignements sur la figure même de Melchisédech. Le seul élément que nous pouvons constater, c’est que la figure, possiblement de caractère royal, à qui s’adresse ce Psaume possède une prêtrise considérée comme « éternelle », cumulant ainsi d’une certaine manière le pouvoir royal et sacerdotal. Cependant, contrairement à la prêtrise officielle qui est normalement celle des Judéens, soit la prêtrise lévitique, la prêtrise mentionnée dans ce Psaume est d’un autre ordre, soit celui de Melchisédech, ce qui laissera place à bien des interprétations dans les traditions judéennes et chrétiennes ultérieures. Finalement, soulignons que, dans ce Psaume, le verset 2 mentionne que « l’Éternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance », ce qui laisse penser que l’identification entre Shalem/Salem, dont Melchisédech est censé être roi, et Sion (Jérusalem) est également assumée dans ce contexte.
Que peut-on retenir de la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque ?
Au terme de ce survol, il convient de considérer que la figure de Melchisédech dans la Bible hébraïque demeure des plus énigmatiques, ce qui laissera place à une vaste possibilité de spéculations en raison des ambiguïtés des textes qui nous sont parvenus. Comme beaucoup d’autres passages bibliques, les indices manquent pour établir clairement la datation de rédaction des passages mentionnant la figure de Melchisédech de même que les objectifs poursuivis par les rédacteurs de ces textes. Ainsi, de la figure d’un roi-prêtre rencontrant et bénissant le patriarche Abraham qui, en retour, lui remit une dîme dans le récit de la Genèse à la mention d’une prêtrise « éternelle selon l’ordre de Melchisédech » assumée par une figure royale dans le Psaume 110, les traditions judéennes et chrétiennes en tireront diverses interprétations en fonction des contextes dans lesquels ils interpelleront la figure de Melchisédech, ce que nous aurons l’occasion d’aborder au cours des prochaines semaines.
Terminons en posant la question si le roi-prêtre Melchisédech a véritablement existé et s’il a réellement rencontré Abraham ? Poser cette question n’a pas véritablement de sens lorsqu’on s’intéresse à ce genre de figure, car que son existence soit ou non réelle ne change rien au fait que cette figure appartient au mythe fondateur du judaïsme. Ce genre de question correspond d’ailleurs davantage à nos interrogations modernes qu’au mode de pensée ancien. De fait, aucune tradition, qu’elle soit judéenne ou chrétienne, ne pose la question de l’existence réelle ou non de Melchisédech. Ainsi, bien qu’elle débatte sur cette figure, chacune d’entre elles assume son existence comme un personnage important. Cependant, et nous terminerons sur cette remarque, soulignons que, malgré l’importance qu’on tend à lui accorder, la figure de Melchisédech n’apparaît pas dans la Bible hébraïque comme une figure centrale, mais comme l’une des multiples figures importantes qui se rencontrent à un moment précis de l’histoire du peuple judéen. Elle n’a certainement pas la même envergure que les figures d’Abraham, de Noé ou de Moïse, et ce, même dans la tradition postérieure qui semble faire ressurgir cette figure au tournant de l’ère chrétienne.
[1] Nous évitons d’utiliser le terme « Juif » pour la période de l’Antiquité afin de lui préférer le terme « Judéen » qui reflète mieux, selon nous, la réalité ethnico-religieuse de cet ethnonyme.
[2] Abram ne prendra le nom d’Abraham qu’à l’âge de 99 ans lorsque Dieu lui apparut pour conclure l’Alliance avec le peuple judéen en lui disant : « Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d`une multitude de nations. On ne t’appellera plus Abram; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d’une multitude de nations » (Genèse 17,4-5).
[3] Un alphabet consonnantique est un alphabet qui ne comporte que des consonnes, ce qui est le cas des langues sémitiques comme l’hébreu. Les voyelles sont alors rendus par des signes ajoutés au texte. Mais, dans l’Antiquité, l’hébreu ne comprenait pas encore ces marques, il faudra attendre le Moyen Âge (IXe ou Xe siècle) pour que les signes marquant les voyelles soient ajoutés au texte biblique, c’est ce qu’on désigne comme le texte massorétique (TM), ce qui a pour conséquence que le texte de la Bible hébraïque peut être lu de différentes manières selon les voyelles qu’on considère qui doivent être ajoutées au texte consonantique.
[4] La dynastie hasmonéenne correspond à une dynastie judéenne qui a repris le pouvoir en Judée après la révolte maccabéenne (milieu du IIe siècle avant notre ère) qui permit de chassez les Séleucides qui détenaient alors l’autorité politique sur le territoire. Ces événements sont racontés par Flavius Josèphe, mais également dans les deux premiers livres des Maccabées que l’ont retrouve dans l’Ancien Testament chrétien.
Références
Bodinger, « L’énigme de Melkisédeq », Revue de l’histoire des religions, 211 (1994), p. 297-333.
Elgavish, « The encounter of Abram and Melchizedek King of Salem A Covenant Establishin Ceremony », dans A. Wénin (éd.), Sutdies in the Book of Genesis. Literature, Redaction and History (Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium, 65), Leuven, Leuven University Press, 2001, p. 495-508.
J.A. Fitzmyer, « Melchizedek in the MT, LXX, and the NT », Biblica, 81 (2000), p. 63-69.
Granerød, Abraham and Melchizedek : Scribal Activity of Second Temple Times in Genesis 14 and Psalm 110 (Beihefte zur Zeitschrift für die Alttestamentliche Wissenschaft, 406), Berlin – New York, De Gruyter, 2010, 317 p.
R.H. Smith, « Abram and Melchizedek (Gen 14,18-20) », Zeitschrift für die alttestamentliche Wissenschaft, 77 (1985), p. 129-153
Elias Bouez
Je crois que Melkisedek , en kanaaneen veut dire : Détenteur de La Vérité , l’initié ( Fils de Dieu ) ce n’est pas un roi , mãlek = possesseur , détenteur . En fait c’était une fonction remplie par un homme grand prêtre doué de possibilités spirituelles remarquables à qui un collège de douze vieux sages après l’avoir nommé Lui effacent toute son identité même phisyque , à part les douze, personne ne peut le voir ou l’approcher . Il a pour mission de se recueillir pour chercher et recevoir la volonté divine par inspiration pour la communiquer à ses disciples et à travers eux à tout le monde, dites à haute voix par oracles dans le temple . Donc il était la parole de Dieu sur terre liés par le Saint Esprit . Cette fonction se transmettait par nominations secrètes génération après génération par le collège secret Lui aussi . C’était la Voie, La Vérité et la Vie .
Il était considéré comme roi du monde ( ãalem et non pas Salem ou chalem ) en effet il est grand prêtre dans le temple de Él Ãalyioun roi très haut kanaaneen , plus haut que Rãa l’Egyptien , Donc roi du Zodiac .
Cette institution secrète à commencé avec » l’ Arc dans le ciel « du déluge pour finir avec le Christ Baleine (de Jonas ) qui a divulgué ce grand secret quand » La parole de Dieu s’est fait chair et est venue habiter parmi nous » Jean .
Référence : lire attentivement » les écrits essénien découverts près de La Mer Morte » André DupontSommer . Le rouleau des Hymnes , probablement écrites par les Fils de Dieu et celui de La Règle ou Statut de La Communauté .
alexandre
Melchisédech est prêtre de l’Eternel YHWH au service d’El Elyon אל עליון, le Prince de ce Monde (galaxie). Ref. Ps.48/1-4, Is.14/13. C’est l’Ange de Moïse et le créateur de l’Homme qui reviendra pour assoir définitivement son peuple Israël comme prince de cette terre. YHWH est le Dieu des Elohim y compris El Elyon.
PLANCKE
Bonjour,
J’ai été vivement intéressé par votre approche, concernant la figure de Melkisédech. Je souhaiterai vous faire part de mes réflexions à ce sujet. Toute l’histoire pourrait prendre un sens, si l’on considère que le monothéisme nait en Canna-an. Nombre de prêtres-disciples sont envoyés dans le moyen orient pour convertir à la religion de El-Elyon, Dieux créateur de l’univers.Cette mission aurait même pu déstabiliser l’Egypte Polythéiste, pour engager l’expérience de Tell Amarna. Moïse semble avoir été hébergé par Jethro, prêtre de Madian. De plus, lors de l’exode la bible indique que toute l’armée de pharaon a été ensevelie.cette situation n’a pas donné suite à des invasions de L’Egypte dépourvue d’armée. Sur ce point, il semblerait que Pharaon ait mis un terme à l’expérience monothéiste d’Akenaton, pour retrouver une stabilité politique en Egypte. Canaan, territoire sous protectorat Égyptien, aurait été donné aux Habiroux, devenus hébreux. En terre promise, il a donc fallu fondre les deux traditions orales monothéistes, l’une Cananéenne, l’autre Égyptienne C’est pourquoi, à mon sens, il y a deux récits de la création, l’un avec Adam et Ève et l’arbre de la connaissance,syncrétisme Égyptien, où Pharaon seul pouvait manger du fruit de l’arbre de vie éternelle. L’autre où l’homme est créé mal et femelle, Gen 1 et 2. De plus en exode 4 V 25 et 26, l’on peut lire que Cippora, fille de Jethro procède à la circoncision du fils aîné que Moïse lui a engendrée, ce qui prouve que dans le Monothéisme Cananéen,dans l’ordre de Mélchisédek ce n’était pas d’usage, mais il s’agit d’une pratique Égyptienne. Tout mâle premier né était voué à servir les Dieux, et ce service imposait la circoncision des ministres du culte.Encore, en Exode 18, Moïse se prosterne devant Jétrho, lequel n’hésite pas à donner des directives pour le partage des responsabilités.Pour finir, Jésus qui est prêtre selon l’ordre de Mélchisedék dira dans Mat 19-8 au sujet du divorce, qu’au commencement il n’en était pas ainsi, citant l’ordre de création Cananéen et non Égyptien.Ce dernier récit étant à l’origine de la subordination de la femme à l’homme, en raison du pêchéCe qui ne semble pas être le point de vue des Monothéistes de El-Elyon, ni de Jésus lequel fait une place prépondérante à la femme, se manifestant ressuscité à Marie Madeleine en premier lieu.